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Libération
Enquête

Un incendie volontaire dans une salle de prière musulmane dans l'Aisne

Un incendie survenu dans la nuit de mercredi à jeudi dans un immeuble de Strasbourg a fait cinq morts et sept blessés (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)
Publié le 18/12/2016 à 10h40, mis à jour le 18/12/2016 à 12h16

Des départs de feu d'origine malveillante ont eu lieu dans une salle de prière musulmane de Château-Thierry, dans le sud de l'Aisne, dans la nuit de vendredi à samedi. «Il y a eu 5 départs de feu dans cette salle de prière. Une salle peu sécurisée. Nous pouvons considérer que c'est un incendie volontaire» a déclaré à France 3 Picardie Jean-Baptiste Bladier, procureur général du parquet de Soissons.

«Ce n'est pas un incendie considérable mais ce n'est pas non plus anodin. Le bâti n'a pas été atteint mais il y a eu des dégagements de fumée importants, la salle est bien abimée, et des dégradations, comme du papier toilette pour boucher l'évier, ont été commises dans les salles d'eau» attenantes, a-t-il également indiqué à l'AFP.

Des corans, retrouvés brûlés, ont servi à allumer ces feux. Les flammes ont noirci les murs et endommagé des meubles. «C'est vraiment un acte criminel grave. Les faits sont troublants. C'est la première fois qu'un acte comme celui-ci se produit à Château-Thierry», a réagi Jacques Krabal, député-maire PRG de la ville de 15 000 habitants.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a condamné dimanche par communiqué «ces actes intolérables et criminels» : «La dégradation d'une salle de prière n'offense pas seulement nos concitoyens de confession musulmane, elle porte atteinte au pacte républicain et au vivre-ensemble auxquels nous sommes attachés», a-t-il dénoncé.

La salle des prières était gérée par l'«Association culturelle des Marocains» et était d'une taille suffisante pour accueillir ses 200 membres, selon l'édile. «Nous sommes indignés, choqués et on ne s'y attendait pas car pas de tensions, pas de menaces. Château-Thierry est une ville très calme» a expliqué à France 3 Younes Mellas, le secrétaire de l'association.

Une enquête a été ouverte au commissariat de Château-Thierry.