Outre les 91 000 membres des forces de sécurité déployés pour les fêtes de Noël sur le territoire, des agents de la SNCF en civil et armés sont aussi présents depuis plusieurs jours dans les trains. Mais le billet de TGV entre Chambéry (Haute-Savoie) et Turin trouvé dans le sac à dos d'Anis Amri, 24 ans, l'auteur présumé de l'attentat de Berlin tué par la police dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un contrôle près de Milan, suscite de nombreuses interrogations (lire page 3). Malgré un mandat d'arrêt européen lancé dès mardi et un contrôle renforcé entre l'Allemagne et la France, ce Tunisien ayant prêté allégeance à l'Etat islamique a franchi armé les frontières allemandes, françaises et italiennes. De quoi s'interroger sur la sécurité dans les transports ferroviaires en plein pic de fréquentations des fêtes de fin d'année. Interrogé par le Monde vendredi, un porte-parole de la SNCF n'a pas pu dire si des dispositions spécifiques étaient prises pour contrôler les passagers des trains transfrontaliers après l'annonce du ministère de l'Intérieur. «Nous n'avons pas reçu de mise en garde particulière ni de renforts d'agents de la sécurité ferroviaire», répond un contrôleur TGV joint par Libération dimanche.
Interrogé par RTL, Guillaume Pépy, le directeur de la SNCF, a confirmé la présence dans les trains «de cheminots de la surveillance SNCF» armés. En civil ou en uniforme, ces agents de la sûreté ferroviaire, pour la plupart anciens fonctionnaires de police ou de gendarmerie, peuvent procéder à des inspections visuelles, à des fouilles de bagage et à des palpations de sécurité. Si un passager refuse de s'y prêter, l'accès au train peut lui être interdit. La loi autorise aussi la SNCF à exiger des billets nominatifs et à étendre les réservations obligatoires à certaines lignes hors réseau TGV. Une mesure rejetée jusqu'ici par les associations d'usagers. Vendredi, c'est un contrôle policier inopiné qui a mis fin à la cavale d'Anis Amri.