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Pédophilie : «Mon réveil a été tardif», reconnaît le cardinal Barbarin

L'archevêque de Lyon revient dans une interview au «Parisien/Aujourd'hui en France» sur le scandale d'abus sexuels qui secoue l'Eglise depuis plusieurs mois.

Le cardinal Philippe Barbarin (g) et le pape François, le 11 novembre 2016 au Vatican (Photo ALBERTO PIZZOLI. AFP)
Par AFP
Publié le 25/12/2016 à 6h10

«C'est vrai que mon réveil a été tardif. Si j'avais été en relation directe plus tôt avec des victimes et que j'avais vu la gravité des dégâts, je me serais dit : "Il faut agir immédiatement".» Dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France dimanche, l'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, revient sur le scandale des abus sexuels commis par des prêtres, notamment dans son diocèse. Le primat des Gaules reconnaît que «pour ces personnes détruites intérieurement, c'est une révolte monstre que cet homme qui leur a fait tant de mal ait pu continuer à être prêtre».

L'Eglise française a été secouée par des mois de révélations d'affaires de pédophilie dans plusieurs diocèses français, dont celui de Lyon. L'affaire du père Bernard Preynat, prêtre lyonnais soupçonné d'avoir abusé de plus de 60 jeunes scouts, a valu au cardinal Barbarin d'être visé par des plaintes pour non dénonciation, plaintes classées sans suite début août.

Parallèlement à la procédure judiciaire, un procès canonique va être intenté contre le prêtre soupçonné de pédophilie. Cette procédure interne à l'Eglise pourrait conduire au renvoi de l'état clérical du père Preynat. Le cardinal Barbarin explique avoir «demandé au pape François s'il pouvait pour ce cas gravissime lever la prescription. Il a accepté il y a quelques semaines, donc on va pouvoir enfin rendre un jugement canonique».

Le 7 novembre, les évêques français ont demandé pardon pour le «trop long silence coupable» de l'Eglise face aux agressions sexuelles commises par des prêtres, après des mois de scandales.