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Chômage : trois mois de baisse consécutifs

Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a diminué de 0,9% en novembre. C'est la première fois depuis près de neuf ans qu'une telle série est observée.

Les chiffres du chômage en novembre 2016 (BiG)
Publié le 26/12/2016 à 17h58

Suffisait-il de cela ? Depuis qu'il a renoncé à se représenter en 2017, François Hollande voit remonter sa cote de popularité ; c'est aussi après cet abandon que se sera concrétisée la fameuse «inversion de la courbe» de l'emploi, promise dès 2012 et à laquelle le chef de l'Etat avait autrefois conditionné sa candidature. Selon les chiffres publiés lundi par Pôle Emploi, le nombre de chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire n'exerçant aucune activité, a diminué de 31 800 au mois de novembre.

Cette baisse de 0,9% est la troisième consécutive, une série jamais observée depuis le début de 2008. Au total, les effectifs de cette catégorie A, la plus observée des cinq employées par Pôle Emploi, ont diminué de près de 110 000 depuis septembre, et de 133 500 depuis le début de l’année. Non sans controverses sur la nature de cette baisse, soutenue notamment par un recours massif à la formation. C’est ainsi qu’en novembre, les effectifs de la catégorie D, regroupant notamment les demandeurs d’emploi en formation, ont bondi de 4,3%, soit environ 14 000 personnes. En y ajoutant les inscrits travaillant à temps partiel (catégories B et C), le nombre total d’inscrits à Pôle emploi a légèrement augmenté le mois dernier.

«Effet cumulatif»

N’en demeure pas moins un repli du chômage «à temps plein», particulièrement marqué chez les moins de 25 ans : en catégorie A, le nombre de ces jeunes inscrits est en baisse de 2,3% par rapport à octobre, et de près de 10% depuis le début de l’année. Autre tendance positive : les reprises d’emploi déclarées, en hausse de 11,3% sur les trois derniers mois, alors que les inscriptions suite à des fins de CDD, de missions d’intérim ou de licenciements économiques connaissent, elles, des baisses significatives.

«Ce qui est important, c'est que cette tendance perdure depuis trois mois, souligne un conseiller élyséen. Nous sommes sortis de l'oscillation» qui avait prévalu jusque-là, les hausses succédant aux baisses. «On se dit qu'on ne s'est pas totalement trompés dans nos choix, renchérit-on au ministère du Travail. Il y a un effet cumulatif entre la politique menée depuis 2012 et des outils conjoncturels qui ont consolidé la reprise, comme le plan formation. Grâce à ce dernier, on a un retour à l'emploi de qualité.»

Trop peu, trop tard 

Ces chiffres s'ajoutent à d'autres données positives publiées ces dernières semaines. Comme les 52 200 emplois créés au troisième trimestre, selon l'Insee : c'est le sixième trimestre consécutif de hausse pour cet indicateur : là encore, un tel dynamisme n'avait pas été vu depuis 2008, même s'il masque des disparités entre les secteurs, notamment au détriment de l'industrie. L'institut prévoit que le chômage atteindra 9,8% à la mi-2017, contre 10% un an plus tôt.

Mais cette baisse, tardive et encore faible, peut difficilement être présentée comme un éclatant succès pour l'exécutif. Le chef de l'Etat lui-même a dû en convenir le 1er décembre lors de l'annonce de sa non-candidature, s'adressant un tiède satisfecit : «Les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais annoncés, j'en conviens […] Le chômage enfin diminue, mais il reste à un niveau élevé, et je mesure ce que cette situation peut avoir d'insupportable pour nos concitoyens qui vivent dans la précarité.» Aussi bienvenue soit elle, la baisse des derniers mois est de peu de poids face aux tendances de long terme : en novembre 2016, les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A étaient 525 000 de plus qu'en mai 2012.