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Libération

Front national/ La tactique sous-Marine

publié le 30 décembre 2016 à 17h06

Silencieuse et pourtant si présente. Cette année, la présidente du FN, qui revendique à raison d'avoir remporté nombre de batailles idéologiques et que tous les sondages annoncent qualifiée au second tour de la prochaine présidentielle, a occupé le centre de la scène tout en entretenant sa rareté médiatique. Portée par une actualité dramatique et un débat public où la question identitaire est devenue majeure, Marine Le Pen a souvent laissé les autres parler pour elle : ses lieutenants, mais aussi les leaders de la droite. En août, cela a rendu lyrique le député mariniste Gilbert Collard : «Le silence de Marine est parfois le silence de la mer, le silence de la mer puissante, qui attend et va provoquer sa vague marine.» Quelques semaines plus tard, la candidate du FN faisait sa rentrée sur le credo de la «France apaisée». Alors que la droite LR comme la gauche PS ont chacune choisi la voie primaire pour désigner leur candidat, Marine Le Pen n'a, elle, pas besoin de hausser le ton pour obtenir le silence dans ses rangs. Quand Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen se sont affrontés sur l'IVG, la patronne du Front a sifflé la fin des «chikayas». Mais en décembre, c'est son silence quand il s'est agi de condamner les bombardements de civils par l'aviation russe à Alep, qui a été assourdissant.