Elle n'était pas au programme du candidat Hollande, a changé de nom et de contenu à mesure que la colère, sur les réseaux sociaux et dans la rue, grandissait. Mais la loi travail, vedette d'un printemps social houleux, est restée fidèle à un mot : la «sécurisation». Un mantra répété en boucle par la gauche au pouvoir pour poser un vernis social sur cette réforme bien trop libérale au goût des frondeurs et de plusieurs syndicats, dont la CGT et FO. Exemple, lorsque Manuel Valls prend la plume, le 8 mai, sur Facebook. Il y défend la négociation d'entreprise, «en aucune manière porteuse d'insécurité pour les salariés». Le Premier ministre de l'époque vend, au contraire, «une véritable sécurisation des parcours professionnels», avec le compte personnel d'activité. Mais Valls n'en donne pas moins aux entreprises, et à leurs patrons tétanisés par la «peur d'embaucher», à qui il promet de «sécuriser les conditions de licenciement». De quoi faire perdre ses repères au code du travail, outil de protection du salarié, qui, dans ce délicat équilibre inventé par le PS, doit désormais prendre tout autant soin de son employeur.
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