Une surprise ? «Mais de quoi parlez-vous ? Nous, nous n'avons jamais douté, nous savions que la victoire était à notre portée.» Ainsi parlent, aujourd'hui, les ultras fillonistes. Ainsi se diffuse la légende d'un triomphe logique et prévisible. Il suffisait, plastronnent les vainqueurs, de prendre la peine de regarder en face la situation politique, sans se laisser abuser par les sondages aberrants. Reconnaissons que Fillon n'a jamais laissé transparaître le moindre découragement. Premier à se lancer dans la primaire de la droite, il sera resté, pendant deux ans, très loin derrière le duo Sarkozy-Juppé. Jusqu'à la fin de l'été 2016, les enquêtes le plaçaient même derrière son ancien ministre Bruno Le Maire. «Cela n'a aucun sens !» s'entêtait le Sarthois. Mais ses lieutenants, eux, n'y croyaient plus. Beaucoup se préparaient à se convertir au juppéisme, s'en cachaient à peine. Les amis du maire de Bordeaux connaissent la longue liste de ceux qui avaient promis de les rejoindre, après l'élimination de Fillon au premier tour de la primaire…
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