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Libération

Georges Prêtre pose la baguette

Georges Prêtre en 2007 à Paris. (Photo François Guillot. AFP)
publié le 4 janvier 2017 à 21h06

C'est entendant, à 7 ans et demi, une ouverture symphonique que Georges Prêtre a un déclic : il sera musicien. Prêtre apprendra certes le piano et la trompette à Douai (Nord), dont il est originaire, mais il deviendra surtout un des grands chefs de l'après-guerre, figure de maestro au caractère ardent préfigurant la fougue de certaines baguettes contemporaines. Il s'est éteint mercredi, à 92 ans, après soixante-dix ans de carrière. Passé par Marseille, le Capitole de Toulouse, l'Opéra Garnier, l'Opéra-Comique, le chef est indissociable de l'Orchestre symphonique de Vienne, qu'il avait dirigé pendant une cinquantaine d'années, et qui a annoncé sur son site internet la mort de son «membre d'honneur». Cet interprète des œuvres de Messiaen, grand écumeur du territoire symphonique dont la discographie fait la part belle au répertoire français, créateur de la Voix humaine de Poulenc (sur un livret de Cocteau), responsable de deux concerts du nouvel an en son fief viennois et musicien exigeant «au fichu caractère» était aussi le chef favori de la Callas. «Ce qui manque souvent, c'est la poésie de la musique, expliquait-il l'an dernier. Il faut avoir une vision de la partition tout en pensant que vous n'êtes qu'un interprète. Vous devez servir l'œuvre, pas vous servir.» (avec AFP) Photo AFP