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Un CRS mis en examen pour avoir éborgné un manifestant en septembre

La juge d'instruction chargée de l'affaire a retenu une qualification criminelle des faits lors de la mise en examen du policier. Son tir «illégitime» d'une grenade de désencerclement avait touché à l’œil le manifestant Laurent Theron.
Laurent Theron, place de la République le 15 septembre, peu après avoir été touché par une grenade de désencerclement. (Photo Greg Sandoval. AFP)
publié le 6 janvier 2017 à 18h30

Le CRS Alexandre M. est mis en examen pour avoir «volontairement causé des violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sur la personne de Laurent Theron, en l'espèce la perte de l'usage d'un œil», selon les informations de Libération. Les faits se sont produits le 15 septembre à Paris, place de la République, lors de la dernière manifestation syndicale contre la loi sur le travail.

Le brigadier-chef de 48 ans avait lancé une grenade de désencerclement (GMD) sans respecter les règles d'emploi de cette arme, selon la police des polices citée par Quotidien. Le jet avait été effectué en cloche contrairement aux consignes d'utilisation au ras du sol. L'agent n'était en outre pas habilité à son usage. La juge d'instruction chargée de l'enquête a estimé son tir «illégitime».

Laurent Theron, 47 ans, membre du syndicat Solidaires, avait été touché à l'œil et hospitalisé. Une opération chirurgicale avait permis de sauver son globe occulaire sans lui permettre de retrouver la vue. Cette grenade était déjà à l'origine, en mai, de la grave blessure à la tête de Romain Dussaux, 28 ans, également lors d'une manifestation parisienne contre la loi travail.

La juge d'instruction a suivi le réquisitoire du parquet de Paris en retenant une qualification criminelle des faits. Alexandre M. risque un renvoi devant la cour d'assises. Alexandre M. encourt une peine de quinze ans de prison. Placé sous contrôle judiciaire, le CRS est interdit de voie publique et d’exercer avec une arme.