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Libération
Evasion fiscale

Jon Palais : «Ce n’était pas un vol, mais une protestation»

Le faucheur de chaises était jugé lundi à Dax pour vol. Le parquet a requis une dispense de peine.
Jon Palais, qui a participé à des opérations de fauchage de chaises dans des banques, fait un signe à la foule venue le soutenir avant d'entrer au palais de justice de Dax, le 9 janvier 2017. À ses côtés, son avocate, Caroline Joly. (Charlotte Gonzalez)
publié le 9 janvier 2017 à 19h56

Jon Palais, faucheur de chaises, était jugé lundi à Dax (Landes) pour vol. De ce mouvement symbolique, initié en 2015 et visant les banques estimées complices de l'évasion fiscale, la BNP a fait un procès pénal. Il est soutenu sur place par des candidats à la présidentielle (Yannick Jadot, Benoît Hamon), José Bové et plusieurs centaines de militants d'Attac désireux d'en faire un «contre-procès». Son avocate, Eva Joly, ancienne juge d'instruction (auteure d'un brûlot sur le Luxembourg, le Loup dans la bergerie), estime qu'il n'y a pas de «vol intentionnel», juste une «sensibilisation de l'opinion». Le parquet a requis une dispense de peine, le jugement est attendu le 23 janvier. Deux questions à l'intéressé avant l'audience.

Etes-vous un voleur ?

J’ai participé à une opération de réquisition de 186 chaises. Il est évident qu’elle ne visait pas à se les approprier, nous les avons d’ailleurs restituées devant le palais de justice durant le procès Cahuzac. Ce n’était pas un vol, mais une protestation contre le vol que constitue l’évasion fiscale.

Qui êtes-vous ?

Je serai seul à la barre, mais des centaines de militants ayant participé à l’opération me soutiendront. C’était une opération collective, ils y ont participé à visage découvert. Le procès se déroule à Dax car j’y réside. Les journalistes locaux me disent qu’il a été décentralisé pour faire moins de bruit. C’est raté.