Le diesel a mauvaise presse. Parmi les solutions de remplacement : l’ED95. Depuis vingt ans, de l’éthanol est produit en France à partir de résidus agricoles, mais il n’est possible de s’en procurer légalement que depuis janvier 2016. La commercialisation de ce composant majeur du carburant ED95 (éthanol pour les véhicules composé à 95 % d’alcool) a été actée à la mi-décembre, après la finalisation de son régime fiscal dans la loi de finances rectificative. Il ne concerne, pour le moment, que les «flottes professionnelles».
Il est étudié et testé
Avant d'être homologué, ce carburant a été évalué par l'Institut des corps gras, donnant lieu en 2012 à deux rapports aux conclusions plutôt positives. L'un d'eux précise que «l'ED95 a de meilleures performances environnementales» que le diesel selon les trois indicateurs retenus : le changement climatique, la toxicité humaine et la pollution aquatique. Le prix de l'ED95, entre 0,80 et 1 euro le litre hors TVA, est comparable à celui du diesel, précise Jérôme Budua, directeur de Raisinor France, qui produit de l'éthanol. Ce prix devrait, grâce à une fiscalité propre, être revu à la baisse.
Ses additifs chimiques ne sont pas trop polluants
Le seul hic, admis par les partisans de l'ED95, c'est qu'avec un véhicule comparable, «on ne fait pas autant de kilomètres» qu'avec du gazole, signale Gilles Baustert, de la filiale française de Scania. Reste aussi la question de la composition des 5 % d'additifs ajoutés aux 95 % d'éthanol, élaborés à partir de résidus comme la mélasse de betterave ou le marc de raisin. Ces additifs sont notamment composés d'éthoxylate de glycérol, d'isobutanol ou encore de lubrifiants servant principalement à l'allumage du moteur. Des dérivés chimiques «pas trop polluants», selon Pierre Ougen, de l'institut des biotechnologies de Paris SUB'Biotech. «C'est en tout cas mieux que ce qui existait avant», estime-t-il.