Un champion et 500 noms. Ce samedi à la Mutualité, les 2 000 membres du Conseil national du parti Les Républicains investiront officiellement François Fillon comme candidat de la droite à la prochaine présidentielle. Le «parlement» du parti doit également valider une liste de candidats en vue des élections législatives de juin.
Si quelque 500 candidats (sur 577 circonscriptions) vont être proposés par la Commission nationale d'investiture (CNI) qui a planché cette semaine, il reste en réalité beaucoup plus de points d'interrogations. A moins d'avoir ouvertement annoncé qu'ils renonçaient à leur siège, quasiment tous les sortants (199) sont réinvestis d'office. Mais les députés qui cumulent avec une fonction à la tête d'un exécutif local doivent choisir d'abandonner l'une de leurs deux casquettes, la loi sur le non-cumul entrant en vigueur en 2017. Et ils sont encore nombreux à ne pas avoir dévoilé leurs intentions. La CNI, compréhensive sur le dilemme des cumulards, doit rencontrer les indécis en février et mars pour faire le point et comblera les trous au fil des défections.
La commission, désormais présidée par le filloniste Jean-François Lamour, a aussi poursuivi les discussions avec les représentants de l'UDI, lundi et jeudi. Si les centristes rêvent de décrocher 80 sièges dans la prochaine Assemblée, la droite maintient son offre : 40 à 50 circonscriptions gagnables. «François Fillon a besoin d'avoir une majorité solide, on aura du mal à aller plus loin, ça leur fait déjà 12% à 14% des sièges», prévient un négociateur LR. Son trio d'interlocuteurs UDI (Laurent Hénart, Hervé Marseille, Philippe Vigier) n'a pas encore topé. Parmi les 27 députés UDI sortants, les candidats à leur réélection devraient tous être réinvestis. Leurs circonscriptions font partie des 80 «réservées» par la CNI.
Envieux
Parmi les circonscriptions gelées, le parti devra également statuer sur une trentaine de l'outre-mer (seules celles de la Réunion ont été étudiées). La CNI se garde aussi pour la fin les cas particuliers (et plus ou moins problématiques). L'investiture d'Henri Guaino, qui dit pis que pendre de François Fillon depuis le soir de sa victoire à la primaire, a été suspendue. Sa circonscription des Yvelines, fortement ancrée à droite, devrait faire des envieux. De même pour le député-maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, qui se dit lui aussi candidat à la présidentielle. Dans les Hauts-de-Seine, trois candidats se disputent toujours la succession de Patrick Balkany (Loïc Leprince-Ringuet, François-Xavier Bieuville et Arnaud de Courson). «On s'est aussi heurtés à des investitures données à la va-vite au printemps par l'ancienne équipe, certains candidats n'étaient pas tous au courant… Il a fallu repeigner tout ça», complète un membre de la CNI.
Restera enfin la très confortable 2e circonscription de Paris, celle de Fillon. Plusieurs noms sont avancés dont celui de sa suppléante, Dominique Stoppa-Lyonnet, mais il n'y aura pas d'empoignade. «Il est candidat à la présidentielle, c'est lui qui tranchera et il prendra le temps qu'il veut, résume un responsable de la CNI. Nous, on n'aura qu'à entériner.»