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Libération
Récit

Chez Hamon, la position du rassembleur

Après une semaine très animée en raison des accusations de «laxisme», le favori du second tour pense déjà à l’après.
Benoît Hamon et Arnaud Montebourg à la «Pépinière», vendredi. (Photo Marc Chaumeil. Divergence)
publié le 27 janvier 2017 à 20h36

Une semaine et des rythmes différents. Benoît Hamon, victime de son succès, a dû gérer les attaques de Manuel Valls et préparer l'avenir. Le tout avec une dose de fatigue maximum et un calendrier serré. Dimanche soir, il a très vite reçu le soutien d'Arnaud Montebourg. Lundi, celui de Martine Aubry. Et mardi, il a organisé une réunion avec les proches de l'un et de l'autre afin d'éviter la dispersion des militants et rassembler les familles. Dans le même temps, il était au centre des attaques. «Candidat des Frères musulmans», «résonance avec une frange islamo-gauchiste», «ambigu» : Hamon avait prévu le tourbillon. Mais pas sa violence. Une partie de la gauche l'accuse de laxisme à l'égard de l'islam radical. «Des accusations graves, du poison», selon Benoît Hamon. Son directeur de campagne, Mathieu Hanotin, a écrit un courrier au chef du PS, Jean-Christophe Cambadélis, pour calmer les ardeurs.

Jeudi, Benoît Hamon a passé l'après-midi chez lui, dans les Hauts-de-Seine, seul, pour préparer le débat. Des centaines de fiches et son portable près de lui. C'est à ce moment qu'il a trouvé sa dernière trouvaille pour le débat : «Avenir désirable.» Sa manière de faire tilt dans la tête des jeunes et présenter son chemin. Un membre de son équipe se marre. Il dit : «Ça ressemble à Désir d'avenir de Ségolène Royal mais je suis sûr qu'il n'a même pas fait exprès. Mais à ce qui paraît, elle a voté pour nous, donc ça nous va.»

Vendredi matin, son équipe a préparé la victoire, et surtout l'après. Des contacts avec Christophe Borgel, responsable des élections du PS, et Jean-Christophe Cambadélis. «On se devait de les rassurer, leur expliquer qu'en cas de victoire, tout irait bien : nous sommes favorables au rassemblement», explique son porte-parole, Régis Juanico. Ils ont profité de ces échanges pour inviter les symboles. Benoît Hamon souhaite une photo des deux finalistes à la tombée des résultats. Une manière de freiner l'éparpillement programmé des déçus. Dernier échange : Olivier Faure, ancien pote de Benoît Hamon. Aujourd'hui, c'est tiède. Mais l'un est le probable candidat du parti, l'autre responsable des socialistes à l'Assemblée nationale, et ils comptent travailler ensemble. En cas de victoire de Hamon, un rendez-vous est fixé à mardi. Reste François Hollande. Peu de contact entre les deux ces dernières semaines. Mais ça risque de changer. Si Hamon gagne la couronne de Solférino, il passera un coup de fil au chef de l'Etat. Et programmera un rendez-vous. Une sorte de passation de pouvoir à l'abri des regards.