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Libération

Suicide à l’hôpital Pompidou

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publié le 6 février 2017 à 20h36

Y aurait-il comme une malédiction ? Un infirmier s'est suicidé «par défenestration» dans la nuit de dimanche à lundi à l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) de Paris, un peu plus d'un an après qu'un cardiologue de l'établissement s'est donné la mort de la même manière. «Cet infirmier travaillait habituellement en équipe de suppléance de nuit», a indiqué l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, précisant qu'«il n'était pas de service cette nuit-là» et que «sa compagne a été reçue dans la nuit».Une enquête est diligentée par la direction de l'hôpital.

Même si, selon le Parisien,il ne serait pas motivé par des raisons d'ordre professionnel, ce suicide fait écho à celui qui avait secoué l'établissement, le 17 décembre 2015 : un cardiologue Jean-Louis Mégnien, 54 ans, s'était lui aussi défenestré, alors qu'il était de retour au travail depuis trois jours après neuf mois d'arrêt maladie. Selon ses proches, il était harcelé par sa hiérarchie. Son épouse avait déposé une plainte pour harcèlement moral auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire. Saisie par la ministre de la Santé, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait pointé des manquements dans le traitement du conflit qui a conduit au geste du professeur, dont«l'absence de signalement» sur sa souffrance. «Une majorité des mesures recommandées par l'Igas est en cours de mise en place par l'AP-HP», avait assuré le CHU en septembre.

Le drame survenu dans la nuit de dimanche à lundi intervient également après les suicides de plusieurs infirmiers cet été qui ont fortement touché la communauté soignante. Et qui avaient conduit Marisol Touraine à lancer un «un plan pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers».