Y aurait-il, comme une malédiction ? Un infirmier s'est suicidé «par défenestration» dans la nuit de dimanche à lundi à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, plus d'un an après qu'un cardiologue de l'établissement s'est donné la mort de la même manière.
«Cet infirmier travaillait habituellement en équipe de suppléance de nuit», a indiqué l'Assitance publique hopitaux de Paris, précisant qu'«il n'était pas de service cette nuit-là» et que «sa compagne a été reçue dans la nuit». Un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire de l'HEGP «va se tenir en fin de matinée». Une enquête est diligentée par la direction de l'hôpital européen Georges-Pompidou et la cellule d'analyse des suicides est saisie. Aucune autre information n'était disponible dans l'immédiat.
Plainte pour harcèlement moral
Ce suicide fait tristement écho à celui qui avait secoué l'établissement du XVe arrondissement il y a un peu plus d'un an. Le 17 décembre 2015, le cardiologue Jean-Louis Mégnien, 54 ans, s'était lui aussi jeté par la fenêtre d'un étage de l'HEGP, où il était revenu travailler depuis trois jours, après neuf mois d'arrêt maladie. Selon ses proches, il était victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie. Son épouse avait déposé une plainte pour harcèlement moral auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire. Saisie par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait pointé des manquements dans le traitement du conflit qui a conduit au geste du professeur, parmi lesquels «l'absence de signalement» sur sa souffrance. «Une majorité des mesures recommandées par l'Igas est en cours de mise en place par l'AP-HP», avait assuré en septembre 2016 le CHU.
Le drame survenu dans la nuit de dimanche à lundi intervient aussi après les suicides de plusieurs infirmiers cet été qui ont fortement touché la communauté soignante. Face au malaise, Marisol Touraine avait dévoilé début décembre «un plan pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers et nommé en janvier un médiateur national».