Ira ou ira pas ? François Bayrou devrait annoncer sa décision entre le 15 et le 20 février. Si le président du Modem pense que la conjoncture n'a jamais été aussi favorable à sa candidature, il pèse encore le pour et le contre. «En 2002, 2007 et 2012, sa démarche était tout autre et sa décision très ferme. Il voulait y aller. En 2017, le contexte est très différent», rappelle Marc Fesneau, secrétaire général du Modem.
Au plan politique il n'avait pas calculé la candidature d'Emmanuel Macron. Et encore moins son OPA sur une partie de l'électorat centriste, jusque-là fidèle à son leader. Dès le départ, le maire de Pau a exprimé les réserves que lui inspirait l'ex-ministre de l'Economie, trop lié selon lui aux milieux des affaires et de la finance. Dans la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé avait son soutien mais François Fillon est sorti du chapeau. Après avoir critiqué les aspects les plus libéraux de son programme, il avait pris contact avec lui pour discuter d'un rapprochement. Avec - pourquoi pas - un accord pour les législatives à la clé. Empêtré dans l'affaire des emplois supposés fictifs de sa femme et de ses enfants, l'ex-Premier ministre ne lui paraît plus en mesure d'être le candidat de l'alternance. «Fillon est grillé, carbonisé», répète à l'envi son entourage. «Bayrou ne veut pas se présenter et être le perturbateur qui pourrait conduire à un second tour Le Pen-Hamon ou Le Pen-Mélenchon. Mais il est clair que si Fillon s'accroche et que Macron reste dans le flou, alors il y aura un espace pour nous», veut croire Marc Fesneau.
Quid du financement de la campagne ? Le Modem peut compter sur son siège du très chic VIIe arrondissement, dont il est propriétaire, pour décrocher un prêt. Seul risque : pour être remboursé, un candidat doit dépasser la barre des 5 % des suffrages exprimés. Or, dans les sondages, Bayrou est crédité de 4,5 % à 5 %. Enfin, si le Modem dispose d'un matelas de 350 signatures, en cas de candidature, il faudra sprinter pour en trouver 150.