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Libération

Dans le nouveau QG de Benoît Hamon, intellos, citoyens et socialistes de tout poil

publié le 12 février 2017 à 20h36

«Et voilà, c'est cette équipe qui va nous emmener jusqu'au 8 mai» : sous la verrière du 48, rue du Château d'eau, à Paris, Benoît Hamon a présenté samedi son équipe et son nouveau quartier général de campagne : 1 500 m2 ambiance atelier industriel reconverti en espace de coworking rouge et vert avec abat-jour XXL. Lui qui ne parle quasiment jamais de victoire depuis qu'il a remporté la primaire essaie de combattre le défaitisme qui prévaut dans les rangs socialistes. D'où cette ligne d'horizon fixée sur le second tour (le 7 mai) mais aussi sur la fusion dans son équipe de tous les courants du PS, avec des hollandais, des aubrystes, des partisans d'Arnaud Montebourg et… un seul proche de Manuel Valls, le sénateur Luc Carvounas.

L'architecture est à la fois classique - un laboratoire des idées, un conseil politique, un conseil parlementaire - et inédite via la création d'un conseil citoyen où siègeront 40 personnes tirées au sort pour évaluer les propositions. «C'est une assurance-vie. Il ne faut pas que Benoît retombe aux mains des caciques et des éléphanteaux», prévient un de ses proches, l'air inquiet devant la brochette d'élus PS au premier rang. Pour phosphorer, le candidat se tourne vers la gauche de la gauche et recrute parmi les plus critiques du quinquennat, tels les économistes Julia Cagé et Thomas Piketty (qui réfléchira à «la sortie des politiques d'austérité et la mutualisation des dettes européennes»), et la sociologue du travail Dominique Méda, qui fut d'abord opposée au revenu universel.

Ils seront épaulés par Salah Amokrane, des collectifs Motivé-e-s, chargés des quartiers ; Nicolas Hazard, jeune entrepreneur chantre du «capitalisme inclusif» ; un grand professeur de médecine, Alfred Spira ; et «le seul Belge de l'aventure», François Gemenne, spécialiste du réchauffement climatique. La philosophe Sandra Laugier dirigera ce labo des idées. Côté porte-parole, le panachage est quasi parfait, avec notamment Aïssata Seck, 36 ans, élue de Seine-Saint-Denis venue de l'équipe Montebourg, tout comme Aurélie Filippetti, et deux proches de François Hollande : Frédérique Espagnac et Sébastien Denaja.