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Libération

En soutien à Théo, des manifestants contre l’«impunité» de la police

publié le 19 février 2017 à 20h26

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi après-midi dans différentes villes de France pour protester contre les violences policières et soutenir Théo, le jeune homme noir de 22 ans victime d’un viol présumé lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) début février.

A Paris, ils étaient 2 300 personnes place de la République selon la police, 5 000 selon les organisateurs. Les militants avaient prévu de nombreux slogans, scandés ou écrits sur des banderoles : «On n'oublie pas, on pardonne pas !» «C'est l'impunité et l'injustice, alors désarmons la police !» et «De Zyed et Bouna à Théo et Adama, à bas le racisme et la violence d'Etat». Dans la foule, Jean-Luc Mélenchon, Noël Mamère ou encore Lilian Thuram. A la tribune, Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, a rappelé : «L'affaire Théo n'est pas qu'un fait divers, c'est un problème structurel de violences policières que la France doit avoir la maturité de traiter.»

Le rassemblement était notamment organisé par des associations antiracistes, des syndicats et des organisations lycéennes et étudiantes. Ce qui a fait débat parmi les personnes présentes. On a ainsi assisté à des explications virulentes sur la légitimité de SOS Racisme, entre ceux qui estiment que l’association reste incontournable et ceux qui maintiennent qu’elle n’est qu’une succursale du PS. Dans la matinée de samedi, la rumeur d’une contre-manifestation - pour montrer que SOS Racisme et ses partenaires sont en décalage - avait fait son chemin, sans succès. Des militants ont fini par s’inviter à la tribune, à l’image d’Amal Bentounsi. La fondatrice du collectif «Urgence notre police assassine» a dénoncé la criminalisation des victimes de violences policières. Damien S., le policier qui a abattu son frère Amine Bentounsi d’une balle dans le dos en avril 2012, sera jugé en appel en mars. Il avait été acquitté en janvier au nom de la légitime défense.

Une fois le rassemblement terminé, un petit groupe (des antifascistes pour la plupart) a tenu à continuer et à durcir le message. «Tout le monde déteste la police», ont-ils scandé. Après avoir essuyé des jets de projectiles, la police a riposté avec charges et tirs de gaz lacrymogènes. Treize personnes ont été interpellées et deux policiers légèrement blessés.

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