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Libération
Chiffrage

Mélenchon trace sa route en chiffres

Dimanche, le candidat a détaillé son programme sur sa chaîne YouTube. Il a été précis sur les dépenses, moins sur les recettes.
Jean-Luc Mélenchon, à Paris le 5 janvier. (Photo Boris Allin. Hans Lucas)
publié le 19 février 2017 à 20h36

Pour présenter le chiffrage de son programme, Jean-Luc Mélenchon n'a pas opté dimanche pour un meeting public, ni pour la mise en ligne d'une fournée de documents austères. Mais pour une émission télévisée très pro : plusieurs caméras, plans larges en mouvement, jingles, présentateurs, invités, infographies… Sauf que l'émission, baptisée Esprit de campagne, n'est pas diffusée sur une chaîne traditionnelle, mais sur le compte YouTube du candidat. L'interview de Mélenchon, notamment par Charlotte Girard, coresponsable de l'élaboration du programme, se déroule sur le registre du tutoiement. Au programme : des séquences sur l'urgence sociale, la relance écologique de l'activité économique, une autre sur le progrès humain et une dernière sur la révolution fiscale.

La toute première séquence concerne l’augmentation de 15 % du smic, aujourd’hui situé à 1 139,81 euros net (soit 173 euros de plus par mois). Un graphique animé précise que si 15% de cette somme sont épargnés par les ménages, les 85% restants seront alors réinjectés dans l’économie réelle, ce qui permettra de relancer l’activité économique. Autre mesure annoncée : l’indemnisation chômage proposée dès le premier jour, même pour les démissionnaires. La mesure, qui concernerait 500 000 personnes en début de mandat, est évaluée par l’équipe de Mélenchon à 2 milliards d’euros (coût net au terme du quinquennat). Pour aider les 18-24 ans, Mélenchon propose un service citoyen de neuf mois, une allocation d’autonomie pendant trois ans et des contrats jeunes pouvant aller jusqu’à cinq ans. Soit, au total, plus de 21 milliards d’euros d’investissement pour cette frange de la population. En ce qui concerne son plan de relance de 100 milliards d’euros, le député européen souhaite en investir 45 dans «l’urgence sociale» (logements sociaux, crèches, maisons de retraite et accessibilité des personnes handicapées). Les recettes espérées sont de l’ordre de 55 milliards de ressources fiscales supplémentaires pour l’Etat au bout de cinq ans. Le candidat veut aussi réorienter la politique agricole commune (PAC) vers une transition écologique et favoriser ainsi la création de 300 000 nouveaux emplois dans l’agriculture écologique et paysanne d’ici à 2022, pour un total de 9,1 milliards d’euros.