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Agriculture

Mort de Xavier Beulin, président de la FNSEA

Le président du principal syndicat agricole est décédé à l'âge de 58 ans.
Xavier Beulin en Avril 2011. (Photo Olivier Roller pour Libération)
par LIBERATION, Photo Olivier Roller
publié le 19 février 2017 à 18h44
(mis à jour le 19 février 2017 à 21h23)

Président de la très influente Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), Xavier Beulin est mort dimanche à 58 ans. La disparition brutale de celui que l’on présentait souvent comme le «véritable ministre de l’Agriculture» du secteur intervient juste avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, ­samedi prochain, porte de Versailles à Paris.

Fils d'agriculteurs du Loiret dont il avait hérité une exploitation de 500 hectares, diplômé d'un brevet d'études professionnelles agricoles, Xavier Beulin était à la tête d'un empire agro-industriel et financier aussi puissant que peu connu du grand public : le géant céréalier Sofiprotéol, 6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires avec, entre autres, les marques Matines ou Lesieur, rebaptisé Avril en 2015 pour «symboliser la force du renouveau».

Avec son look de patron tiré à quatre épingles, ce défenseur des OGM et d'une agriculture productiviste «big is beautiful» incarnait une nouvelle génération de responsables agricoles davantage portés sur la génétique et les biotechnologies que sur le bio, dont il affirmait samedi encore dans un entretien au Parisien qu'il ne représente que «20 % de la production». «Que fait-on des 80 % de paysans qui font de l'agriculture conventionnelle et ont un rapport qualité-prix très défavorable ?» poursuivait-il en évoquant la menace de voir ­disparaître «20 000 fermes en France» à cause de la ­concurrence européenne. Xavier Beulin incarnait une agriculture XXL tout en prétendant être au service des intérêts des petits.

Pas de quoi ternir l'hommage que lui a rendu Bernard Cazeneuve, qui évoque avec «une intense émotion» dans un communiqué un «agriculteur engagé» et un «interlocuteur exigeant» : «c'était aussi un grand chef d'entreprise qui défendait l'idée qu'il n'y avait pas de contradiction entre ces activités, qu'elles concourraient toutes les deux à construire l'agriculture de demain». Même adjectif utilisé du côté de l'Elysée : François Hollande a enfin évoqué «un partenaire exigeant» qui a su «accompagner le monde agricole pour surmonter les crises majeures qui l'ont frappé ces dernières années».

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a de son côté salué: «un pilier du mouvement syndical agricole. J’ai toujours respecté son engagement syndical et son engagement pour l’agriculture en général. A ce titre, sa disparition est une nouvelle terrible pour la FNSEA et pour le syndicalisme agricole dans son ensemble. Avec lui, au-delà de nos différences, j’ai toujours travaillé à trouver des solutions pour soutenir une agriculture qui traverse des moments difficiles».