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Justice

Violences policières à Drancy : le parquet fait appel de la requalification en «viol»

Le tribunal correctionnel de Bobigny s'est déclaré incompétent pour juger l'affaire, qui rappelle les violences subies par le jeune Théo, et a demandé que le policier municipal soit jugé pour «viol». Une cour d'appel va devoir statuer.
Rassemblement contre les violences policières et pour réclamer justice pour Théo, à Paris le 18 février. (Photo Cyril Zannettacci pour Libération)
publié le 21 février 2017 à 17h45

Le parquet de Bobigny a fait appel ce mardi de la décision du tribunal correctionnel de requalifier en viol les poursuites engagées contre un policier municipal de Drancy qui avait blessé avec sa matraque un homme en 2015. Dans cette affaire où le policier était jugé pour violences, le tribunal s'était déclaré lundi incompétent, jugeant ces faits de nature criminelle.

Les faits en question, qui rappellent aujourd'hui l'«affaire Théo», s'étaient produits en octobre 2015. Un homme aujourd'hui âgé de 28 ans, Alexandre, avait eu 10 jours d'incapacité totale de travail après une interpellation policière. Il avait expliqué que lors de cette interpellation, un policier municipal avait enfoncé sa matraque dans son anus pour le faire monter dans une voiture. Un médecin avait constaté une «plaie ouverte profonde de 1,5 cm» au niveau de l'anus.

Comme dans l'affaire Théo, le parquet avait d'abord retenu des faits de violence. Mais contrairement à l'affaire Théo, où la médiatisation de l'affaire et la mobilisation du maire d'Aulnay-sous-Bois ont rapidement conduit le parquet à requalifier les faits en «viol», le dossier d'Alexandre n'a pas varié jusqu'au bout.

En janvier, le procureur avait requis six mois de prison avec sursis, tandis que les avocats du jeune homme demandaient une requalification. La décision du tribunal correctionnel de Bobigny impliquait que le dossier soit renvoyé devant un juge d'instruction pour conduire à un nouveau procès, devant les assises cette fois. Mais avant que cette éventualité se concrétise, une cour d'appel va devoir à son tour statuer sur la nature des poursuites engagées.