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Libération
Reportage

Au Salon de l'agriculture, Marine Le Pen pour «franciser» les aides agricoles

Accueillie avec bienveillance ou curiosité par le public du Salon de l'agriculture, la candidate doit prolonger la visite jusqu'au début de soirée.
Visite de Marine Le Pen au Salon International de l' Agriculture, ce mardi (Photo Laurent Troude pour Libération)
publié le 28 février 2017 à 16h27

Si on ne vous disait que pas c'est elle qui passe, vous ne le devineriez sans doute pas. Au Salon de l'agriculture, ce mardi matin, une forêt de perches et de caméras accompagnait Marine Le Pen dans sa visite — un rituel que, comme la plupart des personnalités politiques, la présidente du Front national observe chaque année. Mais à huit semaines de la présidentielle, la cohorte médiatique est encore plus fournie que d'habitude, dérobant la candidate à la vue des visiteurs et provoquant de nombreuses réactions agacées : «Quand les vaches se conduisent comme ça, on les met à l'enclos», grogne une exposante bousculée par la meute.

La première partie de la visite, censée se prolonger jusqu’au début de soirée, s’est déroulée sans accrocs pour la frontiste, donnée favorite du premier tour par les derniers sondages. En milieu de journée, celle-ci n’avait rencontré que bien peu de réactions hostiles. Seul le patron de la maison d’édition Castor & Pollux est venu jouer de la casserole à proximité du cortège, appelant aussi bien Marine Le Pen que François Fillon à retirer leur candidature en raison des affaires judiciaires les concernant. Le reste du public réservait à la candidate un accueil positif ou, le plus souvent, simplement curieux.

«Des promesses, toujours des promesses»

Même donne chez les éleveurs rencontrés par Marine Le Pen — représentants d'un électorat paysan traditionnellement ancré à droite, mais de plus en plus perméable au vote FN. Mardi, certains des interlocuteurs de la candidate se déclaraient séduites par celle-ci. La fille de Jean-Marie Le Pen leur promet notamment de mettre fin à la Politique agricole commune (PAC) européenne, et de «franciser» un système qui sera alors centré sur des aides strictement nationales. Le projet ne convainc pourtant pas tout le monde : «C'est des promesses, toujours des promesses, jugeait ainsi un éleveur limousin après le passage de Marine Le Pen. Que ça va aller mieux, qu'elle va nous soutenir… Ils le disent tous. Mais si on sort de l'euro, ça ne va rien changer. Et si on ramène tout à la France, on va se faire croquer par les autres».

La sortie a aussi été pour Marine Le Pen l'occasion de revenir sur les virulentes attaques prononcées dimanche à Nantes contre ces magistrats et fonctionnaires soupçonnés d'oeuvrer dans l'ombre contre sa candidature. Renouvelant ses critiques contre le Syndicat de la magistrature, la candidate a cependant assuré n'avoir «fait aucune menace envers quiconque» concernant les fonctionnaires. Dans son entourage, on assurait que les menaces de dimanche visaient avant tout les hauts commis de l'État. Bien soupçonnés, eux, de se livrer aux pires machinations contre la frontiste.