Jusqu'ici, les centristes de l'UDI avaient juste décidé de «suspendre» leur soutien à la campagne de François Fillon après l'annonce, mercredi, par le candidat de la droite lui-même de sa convocation par un magistrat en vue d'une éventuelle mise en examen. Une suspension histoire de voir comment les événements allaient tourner. Une fois vu, l'UDI a décidé d'aller un peu plus loin. Dans les prochaines vingt-quatre heures, les centristes devraient annoncer dans un communiqué la fin de leur soutien à Fillon. «Nous sommes toujours dans le cadre d'une alliance avec Les Républicains, nous voulons toujours d'un accord programmatique et législatif. Nous voulons l'alternance, mais nous disons là que ce n'est plus possible, explique Franck Reynier, député-maire de Montélimar et délégué général de l'UDI, qui appelle Les Républicains «à prendre leurs responsabilités. Nous ne sommes pas seuls à demander cela». En clair, à débrancher François Fillon et à le remplacer rapidement. «Nous avons intérêt à faire vite, sinon l'UMP va nous prendre de vitesse», plaisante un des cadres de l'UDI.
Pour les centristes, Alain Juppé représente le seul choix alternatif. L'UDI s'était d'ailleurs engagée aux côtés du maire de Bordeaux lors de la primaire de la droite. «Il n'y a pas eu de rupture d'alliance entre la droite et le centre depuis 1958», rappelle Jean-Christophe Lagarde, le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) et président de l'UDI. Sans exclure un précédent. Le bureau exécutif de cette fédération des chapelles centristes doit se réunir à nouveau mardi. Et si jamais François Fillon était toujours le candidat de LR, une partie des responsables de l'UDI n'exclut pas de proposer un ralliement à la candidature d'Emmanuel Macron. L'ex-ministre de l'Economie Jean Arthuis, aujourd'hui député européen et président d'honneur de l'Alliance centriste, une des composantes de l'UDI, a déjà franchi le pas. Pas dit qu'il se soit contenté de jouer les éclaireurs.