Voilà un président honnête, animé des meilleures intentions, qui mène à bien des réformes utiles sinon conformes à ses promesses et qui sombre néanmoins dans des abîmes d’impopularité. Celles que son prédécesseur, pourtant provocant et souvent agressif, n’avait jamais connues, du moins à ce degré de disgrâce. Autour de ce paradoxe, Jean-Michel Djian, journaliste, écrivain et documentariste, a réalisé un film nuancé, vivant et éclairant. On y voit les difficultés d’une politique tout entière axée sur la baisse du chômage quand celui-ci ne diminue pas, sinon modestement en fin de parcours. On y voit les erreurs, les maladresses, les boulettes d’un quinquennat qui laisse une frustration amère à tant d’électeurs de gauche. On y voit aussi l’émotion des grandes épreuves, comme cette scène déchirante entre le président et le jeune frère d’une des victimes de l’Hyper Cacher. On y voit surtout le mystère d’un homme qui parle et plaisante toujours et ne se livre jamais, qui s’efforce de dire la vérité mais cache la sienne sans même y penser. Peut-être, finalement que c’est faute d’avoir résolu cette énigme psychologique que l’opinion a si vite jugé un leader dont elle réévaluera un jour le bilan. Un peu tard…
François Hollande, le mal-aimé, ce lundi soir sur France 3 à 20h55