La justice a sorti l'artillerie lourde. Pour la deuxième fois en moins de trois semaines, l'ex-patron des stups, le commissaire divisionnaire François Thierry, a été placé en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Cette fois-ci, les enquêteurs de la «police des polices» l'entendent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à la suite de la saisie, en octobre 2015, de sept tonnes de cannabis boulevard Exelmans (XVIe arrondissement de Paris). Les méthodes de son ex-service, l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) sont particulièrement dans le viseur des juges de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, après que Libération a révélé le rôle trouble d'un indic de François Thierry dans le montage d'une opération d'infiltration baptisée Janissaire.
L’actuel numéro 2 de l’Ocrtis, le magistrat Patrick Laberche, ancien procureur à la section antiterroriste du parquet de Paris, a également été placé en garde à vue. De même, deux policiers de l’Office des stups sont actuellement entendus et une perquisition a lieu dans les locaux du service. Entre ce lundi et mardi, neuf autres fonctionnaires sont convoqués devant l’IGPN, dessinant les contours d’un vaste coup de filet.