Menu
Libération
Remaniement

Emploi de ses filles à l'Assemblée : Bruno Le Roux démissionne

Le ministre de l'Intérieur, qui va être remplacé par Matthias Fekl, assure que les emplois de ses filles étaient «conformes aux règles juridiques», mais il ne veut pas que la polémique «puisse porter atteinte au travail du gouvernement».
Bruno Le Roux, le 19 décembre à Berlin. (Photo Odd Andersen. AFP)
publié le 21 mars 2017 à 15h04
(mis à jour le 21 mars 2017 à 18h23)

Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, visé par une enquête judiciaire après les révélations sur l'emploi de ses filles adolescentes comme assistantes parlementaires, a annoncé avoir présenté sa démission depuis la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis), ce mardi. Il sera remplacé dans ses fonctions par Matthias Fekl, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, a annoncé l'Elysée dans la foulée.

Tout en affirmant son «honnêteté», et assurant que «ces contrats ponctuels et officiels, conformes aux règles juridiques, correspondaient à des travaux effectivement réalisés», il a fait valoir qu'il ne veut «à aucun prix que ce débat fait d'amalgames puisse porter atteinte au travail du gouvernement.»«C'est pourquoi j'ai adressé au président de la République ma démission», a-t-il annoncé.

Au passage, Bruno Le Roux a défendu son choix d'employer ses filles : «Ces moments de travail en commun étaient importants pour moi comme ils étaien formateurs pour elles. Dans mes responsabilités, le temps pour être ensemble n'est pas si fréquent.» Pour rappel, une de ses filles était en stage chez Yves Rocher en Belgique au moment où elle était employée comme assistante parlementaire de son père.

Plus tôt dans l'après-midi, Bruno Le Roux avait été reçu par le président de la République François Hollande en présence du Premier ministre Bernard Cazeneuve. Ce dernier avait adressé dans la matinée un message limpide : «lorsqu'on est attaché à l'autorité de l'Etat, on est impeccable face aux institutions et aux règles qui les régissent», a lancé Bernard Cazeneuve lors de l'inauguration des nouveaux locaux de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) à Paris, sans toutefois évoquer directement la polémique.

Dans l'après-midi, le candidat socialiste Benoît Hamon a estimé que «la décision la plus prudente, la plus sérieuse» pour Bruno Le Roux serait de démissionner.

Ce mardi après-midi également, le parquet national financier a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), a précisé le PNF dans un communiqué.

Selon l'émission Quotidien sur TMC, Bruno Le Roux a employé ses filles en CDD, alors qu'elles étaient lycéennes puis étudiantes, entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55 000 euros. Elles n'avaient, lors des premiers contrats, que 15-16 ans.