Le poste était vacant depuis bientôt trois mois. Mais les nouvelles règles sur les conflits d’intérêts en vigueur ont rendu le choix difficile et limité, car il fallait trouver une personnalité qui n’avait plus de rapports avec l’industrie pharmaceutique depuis trois ans. Finalement, c’est François Dabis qui a été nommé ce mardi directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS), prenant la suite de Jean-François Delfraissy, chef de file pendant 12 ans de la recherche française contre le sida.
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Visage historique de la lutte
Agé de 59 ans, le professeur Dabis
(photo DR)
est un visage historique et familier de la lutte contre le sida depuis maintenant près de trente ans. Homme de santé publique, chaleureux, toujours attentif aux retombées des avancées scientifiques parfois incertaines, il a dirigé de 2001 à 2015 l’équipe de recherche de l’Inserm «VIH, cancer et santé globale», hébergé par l'Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (ISPED) à Bordeaux. Il était jusqu’à présent membre de l’équipe «Maladies infectieuses dans les pays à ressources limitées» du centre de recherches Bordeaux Population Health (Inserm et université de Bordeaux).
«Expert reconnu»
«Le professeur Dabis est un expert du VIH reconnu au plan international pour ses nombreux travaux sur l'épidémiologie et les défis de santé publique posés par cette infection virale», souligne l'Inserm dans un communiqué. Il s'est notamment attaché à évaluer les stratégies de prévention et de prise en charge des patients, ajoute l'institut public. Il a été nommé par le gouvernement sur proposition du président-directeur général de l'Inserm, Yves Lévy. Jean-François Delfraissy, qui dirigeait l'ANRS depuis 2005, est devenu en décembre à la présidence du Comité consultatif national d'éthique (CCNE).
En juillet, l'ANRS co-organisera avec l'International AIDS Society (IAS) la 9e conférence internationale de recherche sur le sida, qui se tiendra à Paris.