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Libération

En Guyane, un plan à 1 milliard d’euros et des contre-propositions

publié le 2 avril 2017 à 20h26

Dimanche en fin de journée, l'accord ou le refus de signer un protocole de sortie de conflit par le collectif «Pou Lagwiyann dékolé» était attendu. Quelques heures plus tôt, Ericka Bareigts, restée seule en Guyane, proposait au collectif et aux élus guyanais de signer un document solennel en cinq points actant la fin du conflit. En cas de signature, la ministre des Outre-Mer présentera le document au prochain Conseil des ministres, a-t-elle expliqué. Ce document entérine des mesures et propositions à court et long termes, comme le plan gouvernemental d'urgence à 1,085 millards d'euros dévoilé samedi, «un plan de convergence» à bâtir. Le document acte aussi la relance du «pacte d'avenir» promis par François Hollande en décembre 2013, resté longtemps au point mort et rejeté par le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre en novembre 2016. Enfin, le document invite les élus guyanais à réfléchir à la proposition d'une consultation populaire en vue d'un changement statutaire ou institutionnel pour la Guyane.

Après les «contre-propositions» présentées aux deux ministres samedi par «Pou Lagwiyann dékolé» quelques heures après les annonces d'Ericka Bareigts et de Matthias Fekl (Intérieur), une nouvelle phase de négociations «fermes» entre la délégation ministérielle et le collectif était toujours en cours dimanche après-midi.

Des centaines de Guyanais se sont massés devant la préfecture samedi jusque tard dans la nuit et dimanche. «Les questions sont traitées avec beaucoup d'incurie par les deux ministres», exprime un membre du collectif. Le plan annoncé samedi était jugé trop faible. Le départ de Matthias Fekl, quelques heures après l'annonce, a fini d'enfoncer le clou. En plus de la petitesse de l'enveloppe, il est reproché aux ministres de ne pas avoir répondu à l'intégralité des attentes. Pouvait-il en être autrement en 24 heures devant un cahier de revendications de plus de 400 pages ? La présidente de la confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) Joëlle Prévôt-Madère le reconnaît : «Evidemment, on ne s'attendait pas à être satisfaits dès le premier tour, donc on s'attendait à une déception, mais elle est forte car on se rend compte qu'il va falloir travailler encore.»