Sifflé jeudi lors d'un meeting de François Fillon en Seine-et-Marne, Yves Jégo fait aujourd'hui campagne pour l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Le député-maire UDI de Montereau-Fault-Yonne n'a pourtant jamais été un filloniste. Pas même de la 25e heure. Lors de la primaire de la droite et du centre, il affiche d'emblée son soutien à Bruno Le Maire. Et, après la mise en examen de François Fillon, il avait été un des premiers à le lâcher. «Je ne fais pas partie de son équipe de campagne», fait remarquer le centriste, qui soutient le candidat de la droite et du centre sans trop montrer ses états d'âme. «Bien sûr, l'ambiance est compliquée, nous sommes dans un climat difficile et mener campagne sans être sous le feu roulant des mises en cause serait plus facile. Mais je suis d'accord avec lui sur les mesures à prendre pour redresser le pays, sur les grandes décisions économiques à mettre en œuvre.»
L'élu centriste laisse entendre à mots couverts que, de toute façon, aucun autre choix ne se présente à ceux qui souhaitent l'alternance. Se retrouver derrière un candidat mis en examen ne semble pas le heurter plus que cela. «Sur les valeurs, il y a des divergences avec François Fillon dues notamment à la présence à ses côtés de Sens commun. C'est très clair», reconnaît toutefois Jégo. Qui se défausse un peu en affirmant mener «une campagne globale pour les quatre tours de cette élection. Non seulement les deux tours de la présidentielle mais également les deux tours des élections législatives. Il faut faire gagner un maximum de candidats LR et UDI pour que l'alternance réussisse». Pas question pour lui de rejoindre les rangs d'En marche comme l'ont déjà fait certaines personnalités issues de l'UDI, tel l'ancien ministre et député européen Jean Arthuis : «Franchement, je ne vais pas me tourner vers l'autre camp pour me retrouver aux côtés de Valls.»