Huit jours avant impact. Si Benoît Hamon dit encore croire en ses chances d’atteindre le second tour malgré des sondages toujours bas (entre 7,5 % et 10 %), cette dernière semaine de campagne sera - sauf remontée exceptionnelle - la dernière du candidat PS.
Lâché par une partie des responsables socialistes, il est désormais victime d’un double vote utile : en faveur d’Emmanuel Macron d’un côté pour éviter un second tour entre François Fillon et Marine Le Pen ; et un autre au profit de Jean-Luc Mélenchon, pour des électeurs estimant qu’il est la dernière offre de gauche capable d’être au second tour. Pour ne pas voir le cœur de son électorat finir de se déliter et passer sous la barre désastreuse des 5 % - soit le non-remboursement de ses frais de campagne, une faillite pour le PS - Hamon multiplie les déplacements. Depuis Rennes vendredi, le candidat a entamé un périple de cinq jours le long de l’Atlantique. L’occasion de sillonner des terres de l’Ouest, du bastion breton à celui de l’Occitanie. Il est à Guérande, près de Nantes, Angers et Niort ce samedi. Puis il file dimanche à Bordeaux via Angoulême pour finir lundi et mardi dans le Sud-Ouest : le Lot-et-Garonne, le Gers et les Landes, avant Toulouse et un grand meeting au Zénith mardi soir.
Pour ne pas laisser les meetings en plein air à Jean-Luc Mélenchon, Hamon a prévu lui aussi d'investir la place de la République à Paris mercredi en fin d'après-midi pour un «rassemblement festif» et un discours que le candidat socialiste veut axer sur la jeunesse. Risqué : le candidat de La France insoumise avait cartonné le 18 mars avec sa marche entre les places de la Bastille et de la République, où il avait réuni plus de 100 000 personnes.
Huit jours, donc, pour boucler une campagne très difficile pour l'ex-porte-parole du PS qui ne compte pas, même en cas de défaite historique, se lancer dans une traversée du désert. «Il a l'âge pour lui, veut croire un de ses soutiens. A 49 ans, il vaut mieux commencer par une campagne présidentielle qui lui a permis de poser des débats de fond.» Hamon garde en tête de faire de 2017 la première étape de sa «reconstruction de la gauche». Même après une claque.