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Santé

A l'hôpital, les internes en grève

A l'appel du principal syndicat d’internes en médecine, ces derniers entament ce mardi une grève illimitée. Ils réclament notamment l’allongement du temps de formation.
Le principal syndicat d'internes en médecine appelle à la grève ce mardi. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 18 avril 2017 à 11h50

Règle d’or : toujours se méfier des grèves des internes en médecine. La raison ? On ne sait jamais trop comment cela se termine, et cela peut vite gripper la machine hospitalière. Tous les ministres de la Santé le savent bien. Cette fois, le contexte est un peu particulier, à cinq jours des élections et juste avant le départ de ce gouvernement. Reste que le principal syndicat d’internes en médecine appelle à la grève ce mardi pour réclamer notamment l’allongement du temps de formation pour certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales, censée s’appliquer en novembre prochain.

Dénonçant «une réforme bâclée», l'Intersyndicat national des internes (Isni) a déposé «un préavis de grève illimité» à compter du 18 avril. Il a été rejoint par le Synmad, syndicat des médecins hépato-gastroentérologues. A l'hôpital, internes grévistes et «seniors» se sont «organisés» pour garantir la continuité des soins, a assuré le président de l'Isni, Olivier Le Pennetier. Les internes ont le soutien du premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF et des présidents des CNU (conseil national d'université) et de collèges de cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie.

Réduction du temps de formation

Depuis plusieurs années, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur travaillent à la réforme du troisième cycle des études médicales, c'est-à-dire de l'internat, qui débute en fin de sixième année et dure de trois à cinq ans selon les spécialités, en concertation avec l'ensemble du secteur. Problème, cette réforme très attendue, qui ne s'appliquera qu'aux prochains internes, maintient un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni et ses soutiens en réclament cinq. «La médecine évolue», souligne Olivier Le Pennetier, pour justifier une année supplémentaire dans l'apprentissage de nouvelles techniques. Or la réforme pourrait même entraîner une réduction du temps de formation, selon lui. Elle prévoit l'instauration d'un «statut d'assistant de troisième cycle» en quatrième année, alors que les postes d'assistants sont actuellement réservés aux praticiens ayant terminé leur internat», explique-t-il.

De son côté, le ministère de la Santé assure que la durée de formation n'est pas réduite et sera désormais «révisable annuellement». Les internes doivent se rassembler à 16 heures devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Paris. En province, des rassemblements sont également prévus en matinée dans les halls des CHU.