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Libération
Interview

Anne Papas, cadre infirmière formatrice : «La charge augmente, pas les effectifs»

Avec Hollande, ils y ont perdu
publié le 9 mai 2017 à 18h56

«En cinq ans, avec la rigueur à l’hôpital, notre travail s’est tendu. C’est bien plus difficile. D’abord, on nous demande une plus grande flexibilité afin d’assurer la coordination des soins. On a ainsi des plannings qui peuvent changer souvent, et comme on travaille à flux tendu, on risque de changer nos horaires du jour au lendemain si jamais des collègues sont absentes ou malades. Ce n’est pas simple, cela provoque des difficultés pour concilier vie privée et vie professionnelle.

«En plus, la charge administrative a augmenté pour les infirmières, parfois pour de bonnes raisons, comme dans le cas des impératifs de traçabilité. Mais désormais, on doit tout écrire, tout marquer dans les dossiers. On trace, mais cela veut dire que l’on n’est pas au lit des malades. Des tâches nous tombent dessus, comme commander des ambulances par exemple. Les patients entrant et sortant plus vite de l’hôpital, les durées de séjour raccourcissant, cela contribue à rendre le métier plus tendu.

«Enfin, les patients ont souvent des pathologies plus lourdes, plus complexes, la charge de travail augmente. Or les effectifs ne suivent pas. Avec cette tension qui nous entoure, on va sacrifier dans la relation.»