Chloé, 16 ans, a été convoquée par son proviseur. Elle a embrassé sa petite amie au sein de l'établissement. «Il a menacé de m'exclure si je continuais à répandre des idées "contre-nature".» En milieu scolaire, dans la majorité des cas, la victime est agressée par un camarade. Mais les comportements LGBTphobes ne sont pas le seul fait des élèves (44 %). «En contradiction complète» avec la loi du 8 juillet 2013 pour lutter contre le harcèlement à l'école, il arrive que les agresseurs soient issus du corps enseignant et du personnel de l'établissement, rapporte SOS Homophobie.
Noémie, 4 ans, rencontre des difficultés scolaires et se fait souvent punir par l'institutrice. Ses mères s'inquiètent et sollicitent le corps enseignant pour des explications. «Vous avez fait le choix d'avoir des enfants, vous devez vous débrouiller, leur répond-on. En tout cas, elle semble équilibrée malgré le fait d'avoir deux mamans.» Si dans 59 % des cas l'homophobie à l'école concernent des personnes mineures, des enseignants aussi peuvent trinquer. Ainsi Mamadou, professeur des écoles et homosexuel, qui a croisé un de ses élèves de CM1 dans la rue. Le jeune garçon l'a traité de «gros PD» et de «fils de pute». Il l'avait déjà fait en classe. Mamadou se demande encore si déposer une plainte est approprié. Comme lui, 15 % des victimes d'actes LBGTphobes sont des enseignants.