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Libération

Au travail : des insultes et menaces qui pèsent sur la santé

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publié le 10 mai 2017 à 20h16

C'est une progression inquiétante. Les cas d'homophobie au travail augmentent de 17 %. L'association nationale a recueilli 167 témoignages cette année. Il y a Caroline, qui se sent «exclue physiquement» par ses collègues «qui ne veulent pas lui serrer la main». Hélène, qui «a été mise au placard» par sa hiérarchie à l'annonce de sa transidentité. Le patron de Hervé, au courant de son homosexualité, qui «l'oblige à avoir des relations avec lui en échange de son silence».

Si, en 2016, SOS Homophobie voit les cas de licenciements et d'agressions - sexuelles ou physiques - globalement stables et constate un recul de 16 points concernant les cas de harcèlement, le rapport indique dans le même temps une hausse des cas d'insultes, de diffamations et de menaces. Régulières voire quotidiennes, ces violences «pèsent sur la santé des personnes LGBT» et génèrent grand nombre d'arrêts de travail, de dépressions et de démissions.

Autre fait marquant, le nombre de victimes femmes a augmenté de huit points, même si les hommes, cibles quotidiennes d'insultes récurrentes («pédale», «tarlouze», «tapette») demeurent plus représentés. Problème majeur : lorsque la victime a le courage de dénoncer son mal-être au travail, «l'appui des supérieurs est loin d'être toujours assuré». Et pour cause, les supérieurs hiérarchiques représentent 43 % des auteurs de violences LGBTphobes.