Combien de temps cela peut-il durer ? Moins d'une semaine après la défaite de Marine Le Pen, jamais les équilibres internes du Front national n'ont semblé si précaires. Alors que les principaux orateurs du parti défendent bec et ongles l'ex-candidate et sa stratégie, une partie de l'appareil ne cache pas son trouble, voire sa colère, après une campagne jugée ratée. «Pour nous, la question de l'euro, c'est terminé, affirme le député Gilbert Collard dans le Parisien, jeudi. Le peuple a fait son référendum dimanche dernier, Marine doit entendre ce message.» Problème : tout le monde ne partage pas ce point de vue au Front national, et surtout pas Florian Philippot : jeudi sur RMC, il a affirmé qu'il quitterait «bien sûr» le parti si celui-ci renonçait à la sortie de la monnaie unique : «Je ne suis pas là pour garder un poste à tout prix et défendre l'inverse de mes convictions profondes.» Et le vice-président du FN d'insister : «Moi, la question de l'euro ne me fait pas peur du tout, je l'ai abordée des dizaines de fois en débat, je pense avoir plutôt été convaincant. […] [Aborder] un sujet en se disant qu'on n'est soi-même pas convaincu : ça, c'est anxiogène pour les électeurs.» Un débat que la direction frontiste essaie désespérément de remettre sur le tapis, au risque de pousser à bout une partie de l'appareil.
Post-défaite Le FN se déchire sur la question de la sortie de l’euro
publié le 11 mai 2017 à 20h26
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