Dès dimanche soir, plusieurs des collaborateurs du nouveau président étaient avec lui «au travail». A commencer par
C’est à lui qu’Emmanuel Macron confie les clés de l’Elysée, comme secrétaire général. Ce rôle de premier plan dans le dispositif présidentiel est à l’aune de la confiance que le chef de l’Etat place dans ce haut fonctionnaire, comme lui surdiplômé (Sciences-Po, Essec, ENA). Depuis trois ans, les deux hommes travaillent en liaison étroite, souvent jusque tard dans la nuit. A Bercy d’abord, où le ministre de l’Economie l’avait choisi comme directeur de cabinet. (Photo AFP)
Durant les centaines d’heures de préparation de la loi Macron, la bonne entente entre les deux hommes se mue en amitié. Le ministre se repose bientôt totalement sur ce bras droit, aussi discret qu’efficace. A l’automne 2015, Kohler est de toutes les réunions préparatoires au lancement du mouvement En marche sur lequel Macron veut appuyer sa conquête du pouvoir. Privé de job après la démission du ministre, le haut fonctionnaire se recase à la compagnie de fret maritime MSC, dont il devient le directeur financier. Fin 2016, son nouvel employeur réclame sa présence physique à Genève. C’est essentiellement à distance qu’il suit l’évolution de l’aventure macronienne. Néanmoins, par mails et échanges WhatsApp, le conseiller spécial était resté en contact permanent avec le candidat et ses anciens équipiers de Bercy.
Pour diriger son cabinet, Macron a choisi de faire confiance à
Patrice Strzoda
. C’est à ce haut fonctionnaire de 64 ans qu’il va revenir de gérer le Palais et d’assurer le suivi des questions régaliennes. Une mission sur mesure pour l’ancien directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve au ministère de l’Intérieur et à Matignon. Préfet de Bretagne au moment des manifestations violentes contre la loi travail, Strzoda venait d’être nommé préfet de la région Ile-de-France. (Photo AFP)
C'est à Philippe Etienne qu'échoit le poste stratégique de conseiller diplomatique du chef de l'Etat. Cet ambassadeur de 61 ans, membre de la fameuse promotion Voltaire - celle de François Hollande, Ségolène Royal et Jean-Pierre Jouyet entre autres - est pour l'heure en poste à Berlin. Une expérience qui a sans doute pesé lourd dans le choix de Macron d'en faire son sherpa. Pour concrétiser son ambition répétée dimanche de «refonder et relancer» l'Europe, le Président aura le plus grand besoin de ses talents de diplomate expérimenté. Lundi, pour le premier déplacement présidentiel à Berlin, Philippe Etienne sera au côté de Macron.
Attention délicate du chef de l’Etat, le nom d
[ ’Ismaël Emelien ]
figure dans cette première salve de nominations. Ce fidèle d’entre les fidèles hérite du titre de «conseiller spécial», rôle un temps joué par Aquilino Morelle pour François Hollande ou Henri Guaino pour Nicolas Sarkozy. Inspirateur et maître d’œuvre de la partie d’échecs que Macron a engagée en lançant son mouvement, ce trentenaire a travaillé sans relâche pour la victoire. Sa connaissance des mouvements de l’opinion et son sens tactique en font un collaborateur précieux pour le Président. Lequel ne doute d’ailleurs pas du total dévouement de l’ex-petite main de la campagne de DSK et son ancien conseiller à Bercy. (Publié)