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Libération

Poutou et Mélenchon auprès des GM&S

publié le 16 mai 2017 à 20h26

De 2 000 à 3000 personnes ont manifesté mardi à La Souterraine, dans la Creuse, à l'appel des salariés de GM&S Industry, mobilisés depuis décembre pour sauver leurs 279 emplois menacés par la baisse des commandes de PSA et Renault. Une mobilisation impressionnante pour cette ville de 6 000 habitants. La manifestation organisée par l'intersyndicale CGT-FO et soutenue par les élus locaux a attiré des délégations de toute la France. Mais aussi deux figures médiatiques : les ex-candidats à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, applaudis à leur arrivée. Le porte-parole du NPA, lui-même ouvrier dans l'automobile, était venu «soutenir la lutte qui se déroule ici contre les logiques capitalistes qui détruisent nos emplois».

Au milieu du site sur lequel trônent toujours des bonbonnes de gaz et des panneaux promettant de «tout péter», les salariés, qui ont «piégé» leur usine la semaine dernière pour attirer l'attention sur leur sort ont aussi accueilli un Jean-Luc Mélenchon à la mine grave. «Je suis venu dans un sens de fraternité humaine avec des gens qui, après avoir mis en œuvre tous les moyens pacifiques de se faire entendre, n'étant arrivés à rien, sont obligés de recourir à des moyens extrêmes», a expliqué le chef de file de La France insoumise, qui a aussi appelé à une intervention du nouveau président, Emmanuel Macron. «Personne ne peut dire que l'on n'y peut rien, les deux commanditaires Renault et PSA ont un actionnaire qui s'appelle l'Etat, si donc les décideurs publics le veulent, la situation peut être réglée en deux coups de téléphone», a lancé Mélenchon. Partis vers 16 heures de l'usine GM&S, les manifestants ont rallié la mairie de la ville, derrière un chariot-élévateur arborant les portraits en noir et blanc des 279 salariés.

La table ronde organisée lundi entre les acteurs du dossier n’a pas permis d’avancée notable. Les salariés espèrent obtenir un délai auprès du tribunal de commerce de Poitiers pour éviter le couperet de la liquidation judiciaire, qui pourrait tomber le 23 mai, faute de reprise du site. A ce jour, seul le français GMD a exprimé son intérêt pour GM&S. Mais le nouveau gouvernement s’active probablement en coulisse pour désamorcer cette bombe sociale en puissance.