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Libération

Com ou sincérité, le défi des novices

publié le 19 mai 2017 à 19h26

Libération suit la campagne de Sébastien Nadot, professeur de gym et candidat néophyte LREM en Haute-Garonne.

A peine une semaine de campagne et déjà les premiers signes de fatigue transparaissent sur certains des visages des dix candidats investis par La République en marche (LREM) en Haute-Garonne. Réunis pour la photo de groupe, ils posent sous le crachin devant le parvis de la cathédrale Saint-Etienne au cœur du centre historique de Toulouse. Levé à 6 heures du matin, Sébastien Nadot a d'abord téléphoné à son directeur de campagne pour préparer le live sur Facebook diffusé à 18 h 30 depuis un café de Villefranche-de-Lauragais. «Il a vérifié que la connexion passait bien. Ce n'est pas le cas partout sur ma circonscription.» Du direct sans se soucier outre mesure de la tête qu'il aura sur les écrans connectés. «Pas besoin d'être maquillé. Ce n'est pas comme passer à la télé. Les réseaux sociaux sont juste un outil de communication de plus.» Avant, il prévoit d'aller à la sortie de l'école de cette commune de 3 300 habitants pour causer avec les parents d'élèves. Entre-temps il aura aussi répondu aux interviews des journalistes de la presse locale. Un exercice «un peu compliqué» pour certains des candidats issus de la société civile comme lui. «Les journalistes ont parfois tendance à ne retenir que la phrase qui tue dans tout ce qu'on dit, lâche Sandrine Mörch, 55 ans, réalisatrice à France Télévisions et candidate de LREM dans la 9e circonscription de la Haute-Garonne. Certains candidats sont tétanisés à l'idée de rencontrer les médias. Je leur conseille de ne pas se laisser déstabiliser et de ne pas se faire trop impressionner par le côté rentre-dedans de certains journalistes.»

Jusqu'ici, «tout va bien» de ce côté-là, assure Sébastien Nadot : «On m'a juste appelé pour me signaler que je n'aurais pas dû dire que j'avais choisi ma suppléante "à l'arrache", mais bon, c'était la vérité [comme on l'a raconté dans notre précédente chronique, ndlr]. Je n'ai pas envie de changer de style. Il y a juste des trucs en interne qui ne regardent que mon équipe et moi.»

Vendredi, son comité de soutien d'Escalquens devait recevoir la tonne et demie de tracts et d'affiches de campagne commandés chez l'imprimeur. Distribution dans les boîtes aux lettres et sur les marchés dès samedi. Affichage la semaine prochaine. «Ça ne me fait rien de particulier de voir ma tête sur les panneaux d'affichage. A trois semaines de l'élection, je n'ai pas de temps à perdre avec ça.»