Entouré de trois avocats, François Devaux, président de l'association de victimes la Parole libérée, a annoncé mardi à Lyon que les poursuites judiciaires contre le cardinal Barbarin et six autres personnes allaient reprendre. Ils seront cités à comparaître le 19 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour ne pas avoir signalé à la justice le père Bernard P., soupçonné d'abus sexuels sur plusieurs dizaines de jeunes scouts à la paroisse Saint-Luc à Sainte-Foy-lès-Lyon jusqu'à la fin des années 80. Deux d'entre eux sont aussi poursuivis pour non-assistance à personnes en danger. Dix mois après le classement sans suite de l'enquête préliminaire, la relance de la procédure est une surprise. Pour beaucoup, l'orage était passé. «L'institution sait faire le dos rond», remarque un théologien catholique. Dans la discrétion, un collectif d'avocats a planché sur le dossier pendant des mois. En ouvrant ce nouveau volet, les victimes du diocèse de Lyon posent la question de la prescription et celle de l'obligation de signalement d'abus sexuels contre les mineurs, qui reste à préciser en droit français. Quoi qu'il en soit, les nouvelles péripéties judiciaires ne devraient pas aboutir avant 2018.
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