L’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, jeune météore propulsé par un mouvement embryonnaire, suscitait de nombreuses interrogations. Parmi celles-ci, revenait inlassablement celle de son absence de réseau dans la police. De ce fait, les nominations de hauts fonctionnaires étaient très attendues, et c’est peu dire qu’en coulisses, les journalistes spécialisés jouaient aux petits chevaux. Le poste le plus sensible, doux euphémisme par les temps qui courent, a été attribué mercredi. L’actuel préfet des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, 53 ans, prendra la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) le 21 juin. Cet ancien inspecteur des impôts, passé par l’ENA dans la promotion «Cyrano de Bergerac» (1999), a également occupé les fonctions de directeur de cabinet du préfet de police de Paris. Une carrière qui devait naturellement le mener à la tête de la Direction générale de police nationale (DGPN) - où son nom circulait avec insistance récemment. C’est donc avec une certaine surprise que les cercles policiers ont accueilli la nouvelle de son arrivée à la tête du service secret intérieur, chargé du contre-espionnage, du contre-terrorisme et de la protection des intérêts économiques. Particulièrement éprouvée par la répétition des attentats sur le territoire national, la DGSI est à la croisée des chemins, entre intégration rapide de nouvelles recrues et modernisation technologique.
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