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Libération
Récit

Modem : une enquête ouverte

publié le 9 juin 2017 à 20h36

François Bayrou se trouve dans les filets d’une enquête préliminaire ouverte vendredi par le parquet de Paris pour «abus de confiance». Cette annonce fragilise la position du ministre qui se retrouve en position de conflit d’intérêts : en tant que garde des Sceaux, il a autorité sur les magistrats du parquet qui viennent de diligenter une enquête sur le parti qu’il préside. Leurs investigations porteraient sur au moins deux eurodéputés du Modem.

Ces derniers auraient accepté que des permanents de la formation centriste soient rétribués sur les fonds du Parlement européen pour des tâches uniquement ou partiellement liées à la vie interne du parti.

L'enquête a été ouverte après les déclarations d'un ancien assistant de l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias aujourd'hui employé à la mairie de Paris, qui a reconnu, mercredi auprès du parquet, avoir bénéficié d'un «emploi fictif au Modem».

«Absolument faux», s'insurge Jean-Luc Bennahmias, qui affirme «pouvoir prouver que cette personne travaillait bien à temps partiel pour moi. Elle relayait mes activités de député européen sur le site web du Modem. Il suffit d'aller vérifier». Une dizaine de salariés aurait bénéficié de ce système de double temps partiel : rémunérés par le Modem et par l'Europe dans le cadre de leurs fonctions d'assistants d'eurodéputés, dont Robert Rochefort et Nathalie Griesbeck et les actuelles ministres Sylvie Goulard (Armée) et Marielle de Sarnez (Affaires européennes). «Dans certains cas précis, le Modem n'aura aucun mal à prouver ce qu'il affirme. Dans d'autres, ce sera beaucoup moins facile et dans d'autres cas encore, ce sera difficile», assure un ancien cadre du parti centriste.