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Libération
Reportage

«Si le Parti "animalier" avait utilisé l’étiquette "Macron", ils auraient eu des chances»

Dans la 18e circonscription de Paris, les électeurs sont désabusés par le nombre de candidats se réclamant du Président.
(Photo Loïc Venance. AFP)
publié le 11 juin 2017 à 15h01

Samir, un bonhomme enveloppé aux cheveux gris : «A part le candidat qui représente Jacques Cheminade, on ne sait plus qui est qui.» Un quinqua aux avant-bras de Popeye, après un soupir interminable : «Est-ce que tout cela a vraiment un sens ? 26 candidats…» Une petite fille d'une dizaine d'années à peine : «Mais où est Macron ? S'il n'est pas là, il faut voter pour le chat.» Celui sur l'affiche du parti animaliste.

Dimanche matin, on était pile-poil dans ce que l'on écrit depuis trois semaines : la 18circonscription de Paris est un boxon et le journaliste n'a qu'à sortir son calepin pour compiler les punchlines devant les bureaux de vote. En cause, notamment : Myriam El Khomri (PS) et Pierres-Yves Bournazel (Les Républicains), qui se réclament tous les deux d'Emmanuel Macron et de la majorité présidentielle – ils ont participé à un speed dating organisé par En marche il y a une dizaine de jours. Ce qui pousse les gens à réfléchir tout haut devant leurs deux affiches, en cherchant du regard qui pourrait les éclairer : «Il est toujours Républicain, lui ?», «Macron la soutient vraiment ?», «Qui est le candidat d'En marche ?» ou «Il a gardé une tête de droite».

Ce qui désespère les indécis qui viennent voter et qui fulminent devant les affiches des favoris : elles sont toutes bleues, même celle de Paul Vannier, candidat de la France insoumise – certains auraient voulu les voir toutes rouges. Et ce qui fait philosopher un passant abstentionniste ? «C'est la folie : si le Parti animalier (sic) et son chat avaient utilisé l'étiquette "Emmanuel Macron", ils auraient eu des chances de l'emporter.»