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Libération

Serge Dassault : «J’appelle tous mes amis et tous les électeurs […] à voter pour Manuel Valls, député sortant, contre les Insoumis.»

publié le 13 juin 2017 à 20h26

Pour les frondeurs, Manuel Valls était un Premier ministre très à droite du PS. Candidat aux législatives, le voilà soutenu par un sénateur de droite dans la 1re circonscription de l'Essonne. Et pas n'importe lequel : Serge Dassault, l'avionneur aux pratiques clientélistes lorsqu'il était maire de Corbeil-Essonnes, a appelé mardi ses ex-administrés - «sa» ville fait partie de cette circonscription - à voter dimanche pour Manuel Valls arrivé en tête au premier tour avec 25,45 % des voix, devant la candidate de La France insoumise Farida Amrani (17,61 %). Dassault fustige les «propositions irréalistes» de cette dernière qui «font peser de graves menaces sur notre pays et n'apporteraient aucune solution concrète pour notre territoire». Tout juste si le milliardaire ne prédit pas le retour des kolkhozes en cas de victoire du mouvement de Mélenchon dans son ex-fief. Une perspective qui n'effraie pas du tout Benoît Hamon. L'ancien candidat à la présidentielle, éliminé dès le premier tour des législatives dans les Yvelines, a lui appelé «sans hésiter» à voter pour Farida Amrani : «C'est une candidate de gauche et Valls est sur un projet politique qui s'est éloigné de la gauche, progressivement», a-t-il dit mardi dans le Gros Journal, lançant un nouveau scud dans le dernier pré carré de celui qu'il a accusé de «traîtrise». Entre les deux finalistes de la primaire socialiste, le duel s'intensifie. Valls voyant dans les idées du candidat Hamon une forme de «dérive» et de «sectarisme», il avait refusé de le parrainer et avait annoncé voter Macron dès le premier tour. Il n'a donc pas été investi par le PS, qui n'a pas présenté de candidat contre lui. Tout comme En marche, désireux de ne pas l'«humilier» totalement.