Une partie des professeurs des écoles de Seine-Saint-Denis était en grève vendredi contre la réforme «100 % de réussite au CP», mesure phare du programme de Macron, dont la mise en œuvre dans le département dégraderait, selon eux, les conditions d’apprentissage. Sur le papier, cette réforme qui vise à dédoubler en REP+ (dans les zones faisant partie du réseau d’éducation prioritaire) les classes de CP, afin qu’il y ait douze élèves par classe, va a priori dans le bon sens.
Mais les enseignants craignent qu'elle ne signifie la disparition du dispositif «plus de maîtres que de classes», qui, du CP au CE2, permet aux écoles primaires d'avoir des enseignants surnuméraires pour faire travailler les élèves par petits groupes. Un système plus efficace, à en croire ces professeurs, que le dédoublement des classes prôné par Emmanuel Macron et qu'il justifiait ainsi : «Les difficultés qui se manifestent dès le début du primaire entravent souvent durablement les parcours des élèves. La division de la taille de classe pour ceux qui en ont le plus besoin peut enrayer cette dynamique.» «Des études montrent que le dédoublement dans les petites classes est efficace», ajoutait, fin mai, le ministre Jean-Michel Blanquer.