Menu
Libération
réfugiés

Pour Collomb, les accusations de violences policières à Calais sont «tout à fait excessives»

Le ministre de l’Intérieur, en visite ce vendredi à Calais, a également réitéré son opposition à toute ouverture de centre pour les migrants, incitant les associations locales à aller «déployer leur savoir-faire ailleurs».
Gérard Collomb, le 22 juin 2017. (Thomas Samson - AFP)
publié le 23 juin 2017 à 7h20
(mis à jour le 23 juin 2017 à 11h22)

En visite ce vendredi à Calais pour rencontrer les élus, les forces de l'ordre et les représentants du monde économique et associatif, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a réaffirmé son opposition à l'installation d'un centre d'accueil d'urgence pour les migrants qui risquerait de faire «appel d'air». «Il faut traiter les problèmes, mais ils ne peuvent pas, compte-tenu du passé, l'être à Calais», et «nous ouvrons à travers la France un certain nombre de centres», a dit le ministre, en allusion aux centres d'accueil et d'orientation (CAO).

Le ministre, qui effectuait sa première visite à Calais, a également indiqué qu'il allait présenter «dans les quinze jours», un «plan» sur les migrants au président de la République pour «traiter le problème de l'asile de manière plus facile qu'aujourd'hui». «Nous allons essayer de traiter le problème de l'asile de manière à réduire les délais de manière drastique», a-t-il déclaré.

«Nous allons renforcer la sécurité»

Le ministre de l'Intérieur a également jugé les accusations de violences policières contre les migrants «tout à fait excessives». Il  a rendu hommage aux force de l'ordre qui travaillent selon lui avec «beaucoup d'humanité» dans des conditions «pas toujours faciles». «Il n'y a pas d'un côté les policiers, les gendarmes qui seraient agressifs et de l'autre des migrants qui seraient d'une douceur légendaire», a-t-il affirmé, recommandant «aux associations de déployer leur savoir-faire» ailleurs. Plusieurs associations ont déposé plainte la semaine dernière contre l'Etat devant le tribunal administratif de Lille, dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux des migrants de Calais. Les associatifs affirment que les migrants sont victimes d'«une chasse à l'homme» dans la région de la part des forces de l'ordre, qui entraveraint ou interdiraient les distributions de nourriture.

Dans un entretien au quotidien calaisien Nord Littoral de ce vendredi, le ministre de l'Intérieur avait déjà annoncé qu'il n'y aurait pas d'installation de centre d'accueil d'urgence à Calais. «Si nous créons un centre sur place, il sera rapidement débordé et nous ne pourrons pas faire face à cette situation. Les précédents de Sangatte et du campement de la Lande en attestent», affirme-t-il dans le quotidien. «Je me méfie des centres qui se disent prêts à accueillir des migrants pour seulement quelques jours et qui finalement durent dans le temps», a-t-il ajouté. «Nous allons renforcer la sécurité avec l'arrivée de deux compagnies de forces mobiles supplémentaires pour éviter que de nouveaux campements ne se forment», indique également le ministre.