Bilan mitigé pour les premiers chiffres des inscrits à Pôle emploi publiés sous la présidence d’Emmanuel Macron : le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) augmente de 0,6% sur un mois en France métropolitaine, soit 22 300 chômeurs de plus. La hausse est encore plus marquée sur trois mois, avec un nouveau rebond de 0,9%, soit 29 700 inscrits supplémentaires. Pôle emploi recense ainsi fin mai 3,494 millions de demandeurs d’emploi en catégorie A (3,750 millions avec l’outre-mer).
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Les chiffres des chômeurs en activité réduite (les catégories B et C) sont plus contrastés. Les inscrits en catégorie B, qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois, sont en baisse de 0,9% par rapport à fin avril. En revanche, ceux de la catégorie C (plus de 78 heures), progressent à nouveau de 0,7%. Sur un an, la hausse atteint même 12,7%. Signe que pour un grand nombre de chômeurs, la reprise passe par des contrats précaires. Si l'on prend en compte les catégories A, B et C, ce sont 5,560 millions de personnes qui sont inscrites à Pôle emploi.
Trompe-l’œil
Au mois d'avril, le nombre de chômeurs de catégorie A avait reculé de 1%, soit 36 300 chômeurs de moins, pour se fixer à 3,47 millions de personnes en France métropolitaine. Une éclaircie en trompe-l'œil, qui ne résorbait qu'en partie le bond de 1,3% des inscrits à Pôle emploi enregistré fin mars, avec l'arrivée de 43 700 nouveaux chômeurs.
Ce mois-ci comme le précédent, le gouvernement n'a fait aucun commentaire sur les chiffres de Pôle emploi. Contrairement à ses prédécesseurs, Muriel Pénicaud a décidé de se soustraire à l'exercice souvent laborieux de l'analyse mensuelle. La ministre du Travail juge que les données de l'opérateur public sont un mauvais indicateur de «l'évolution du marché du travail» qui «peut être affecté par différents événements de nature administrative». L'exécutif devrait lui préférer le taux de chômage calculé tous les trois mois par l'Insee, selon la méthode du Bureau international du travail (BIT). Mi-mai, l'institut évaluait à 9,3% le taux de chômage en métropole pour le premier trimestre 2017, en baisse de 0,4 point.