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Libération
Merci de l'avoir posée

Comment entre-t-on au Panthéon ?

publié le 2 juillet 2017 à 20h16

La disparition de Simone Veil à l’âge de 89 ans vendredi a éveillé les passions autour de la panthéonisation de cette figure de la vie politique française. Trois pétitions en ce sens adressées à Emmanuel Macron sur le site Change.org et Mes Opinions ont recueilli des milliers de signatures. Sans oublier les nombreuses voix de personnalités qui se sont élevées pour réclamer son intronisation.

Mais pour que la dépouille symbole du combat pour le droit à l’avortement soit portée par la patrie reconnaissante au tombeau des «grands hommes», un protocole doit être respecté.

En 1791, c’est l’Assemblée constituante qui décide d’inhumer une personnalité au Panthéon. Elle prend également l’initiative de transformer l’église en nécropole nationale.

Le Panthéon (qui désigne l'ensemble des dieux) devient un temple destiné à «recevoir les grands hommes de l'époque de la liberté française». Mirabeau, l'un des inspirateurs de la Révolution, est le premier à y entrer le 4 avril 1791.

Arrive ensuite la Convention en 1794. Elle décide notamment de l'inhumation de Jean-Jacques Rousseau, mais aussi du retrait de Mirabeau, puis de Marat. Sous le Premier Empire, la décision revient à Napoléon Ier, qui décide aussi de rendre l'édifice au culte, avant que le choix ne soit confié aux députés sous la IIIe République. Sous Louis-Philippe, l'église redevient Panthéon avant que Napoléon III ne lui rende son nom d'église Sainte-Geneviève. Le 1er juin 1885, l'inhumation de Victor Hugo restitue définitivement son «temple» à la République.

Aujourd'hui, la décision de la panthéonisation revient au chef de l'Etat, mais la famille du défunt peut toujours refuser, comme celle d'Albert Camus qui s'était opposée en 2009 à cette idée du président Nicolas Sarkozy. Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a affirmé qu'«il reviendrait au président de la République et au Premier ministre d'échanger d'abord avec [la] famille [de Simone Veil] […]. Ensuite, il y aura une réflexion».

Actuellement, seules quatre femmes reposent au Panthéon : Marie Curie (1995), Prix Nobel de physique et de chimie, les résistantes Germaine Tillion (2015) et Geneviève de Gaulle-Anthonioz (2015), et Sophie Berthelot (1907) au côté de son époux, le chimiste Marcelin Berthelot, distinguée «en hommage à sa vertu conjugale». Contre 76 hommes.