Que se passe-t-il au FN ? Florian Philippot serait dans le viseur de la direction frontiste, affirme le Canard enchaîné dans son édition de mercredi. La direction du parti envisagerait de lui retirer la présidence du groupe FN au conseil régional du Grand-Est. Un sort similaire à celui qu'a récemment connu son amie Sophie Montel en Bourgogne-Franche-Comté. La méthode serait la même : susciter la création d'un nouveau groupe, dont ne feraient pas partie Philippot et ses fidèles.
Interrogé, un élu FN du Grand-Est accrédite ce scénario, affirmant avoir été, avec une partie de ses camarades, sondé par l'équipe du secrétaire général du FN, Nicolas Bay. La rencontre aurait eu lieu début juillet lors d'une session de formation à Orly. «L'idée n'était pas de se lancer tout de suite, mais de se préparer à cette éventualité, affirme l'élu. De se calmer pour l'instant, tout en regardant qui est avec qui.» Pour un élu fidèle à Philippot, la manœuvre, si elle était avérée, «serait d'une folle hostilité, un casus belli certain».Bay conteste quant à lui ce récit, qualifié de «totalement inexact».
Si les élus FN sont appelés à «se calmer pour l'instant», c'est que l'ambiance est saumâtre au sein du groupe FN dans le Grand-Est. Celui-ci s'est baptisé «Les Patriotes», un terme dont Philippot rêvait de faire le nouveau nom du FN, se contentant finalement d'en affubler son groupe ainsi que l'association qu'il a récemment lancée. C'est cette dernière initiative qui aurait irrité plusieurs conseillers régionaux.
Selon nos informations, plusieurs élus, inspirés par le cas Montel, seraient même disposés à faire sécession. Rien de compliqué : il suffit, dans le Grand-Est, de quatre élus pour former un groupe. «Je ne retiens personne», aurait récemment répondu l'intéressé. Contacté par Libé, le vice-président frontiste n'a pas donné suite.