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Libération

GM&S : malgré l’incertitude, Le Maire s’autocongratule

publié le 19 juillet 2017 à 20h36

Ce mercredi en début d'après-midi, Bruno Le Maire s'est rendu à La Souterraine, au chevet de l'équipementier creusois GM&S, toujours menacé de liquidation, après avoir reçu l'assurance qu'aucun trouble ne viendrait perturber sa visite. «Je suis venu vous dire que nous n'abandonnerons personne et que ce site restera ouvert», martèle-t-il face caméra, à l'avant-plan d'une scène où l'on distingue son secrétaire d'Etat, Benjamin Griveaux, principal acteur de la négociation menée à Bercy. Mine grave et lèvres serrées, ce dernier ne prononce pas un mot qui puisse troubler l'événement, mis sur pied pour passer l'éponge sur les multiples cafouillages du début de semaine. Fini les volte-face de PSA sur son engagement ou d'Alain Martineau, patron de GMD, sur son offre : telle est la promesse du ministre de l'Economie. Conscient sans doute que les prochains jours seront cruciaux, Le Maire est surtout venu expliquer que si l'usine venait à fermer, ce ne serait pas de sa faute.

«En janvier, ce site risquait la fermeture. Depuis notre intervention, nous avons trouvé un repreneur sérieux, convaincu les constructeurs de réinvestir sur ce site», s'est-il autocongratulé. Avant d'annoncer avoir obtenu les «22 millions d'euros de commandes de la part de Peugeot et Renault pour les années à venir, mais également les 15 millions d'euros d'investissements demandés par le repreneur.» Dont 5 millions mis par l'Etat, 5 par Renault et 5 par PSA après un coup de fil houleux du ministre à son PDG lundi soir, révélé par Libération. «Je me félicite que Carlos Tavares ait finalement pris cette décision [mardi] soir», a crâné Le Maire.

Plus tôt dans la matinée, le tribunal de commerce avait prolongé de cinq jours la poursuite d'activité, renvoyant son délibéré à lundi. Sorte d'ultimatum juridique par lequel il signifiait que faute d'offre ferme et sans condition de GMD d'ici lundi à 14 heures, la liquidation n'était pas impossible. «Le tribunal n'a que deux options, soit il liquide, soit il prolonge une dernière fois la poursuite d'activité parce qu'il a une offre ficelée à étudier», résumait Me Jean-Louis Borie, l'avocat des salariés. Devant le tribunal, le PDG de GMD a averti que les conditions à sa reprise n'étaient pas encore remplies.