Au lendemain de la démission du chef d'état-major des armées, le général de Villiers, Emmanuel Macron s'est rendu jeudi sur la base aérienne 125 d'Istres, l'un des maillons de la dissuasion nucléaire, pour tenter d'apaiser le malaise depuis l'humiliation qu'il a infligée au haut gradé respecté. Eclipsant une fois de plus sa ministre des Armées, Florence Parly, et en présence du remplaçant de Villiers, le général Lecointre, le Président a assuré les soldats de son «respect», affirmant vouloir leur permettre d'«exercer leur mission dans les meilleures conditions». Pour appuyer ses dires, il n'a pas hésité à se changer en père Noël. La disette budgétaire à l'origine de la crise ouverte avec le général de Villiers semble avoir fait long feu. Plus exactement, Macron l'assure circonscrite à l'année en cours.
Si 850 millions de crédits devraient être supprimés en 2017, l'avenir, assure-t-il, va s'éclaircir. Le temps pour lui de réfléchir à la bonne «stratégie» de déploiement des forces : «C'est cela la clé de tout. Pas des chiffres qu'on égrène», a-t-il affirmé. Après avoir renouvelé sa promesse de «porter le budget de la Défense à 2 % du PIB en 2025», Macron s'est engagé à court terme. Dès 2018, «le budget des armées sera porté à 34,2 milliards d'euros», a-t-il promis, soit une rallonge de 1,8 milliard, dont 650 millions pour financer les opérations extérieures et 200 millions consacrés au renforcement de la protection des forces armées.
Un effort d'autant plus notable que Bercy a déjà fait savoir qu'il recherche 20 milliards d'euros d'économies en 2018… «Cette augmentation du budget de la Défense dans une année où aucun autre budget ne sera augmenté est inédite», a trompeté Macron. Tellement qu'elle devrait provoquer pas mal de tiraillements entre les autres ministères et Bercy, mais pour le Président, c'est le prix à payer pour s'assurer un retour de la «confiance» des armées.